Des chercheurs de l’Hôpital Clínic-IDIBAPS ont coordonné une étude publiée dans le Blood Cancer Journal dans laquelle un nouveau système 3D a été développé à partir d’échantillons de patients, permettant de recréer à la fois la biologie de la cellule tumorale et le microenvironnement immunitaire du lymphome folliculaire, un type de lymphome non Hodgkinien.

Sa capacité à reproduire le microenvironnement tumoral humain en fait un outil précieux pour continuer à explorer le lymphome folliculaire et d’autres maladies connexes.
L’étude, coordonnée par Patricia Pérez-Galán, directrice du groupe Microenvironnement dans la pathogénie et la thérapie du lymphome de l’IDIBAPS et chercheuse au Centre de Recherche Biomédicale en Réseau sur le Cancer (CIBERONC), est le résultat d’une collaboration internationale dans le cadre du projet européen IMLINFO (INTERREG-POCTEFA), avec la participation de chercheurs du Centre de Recherches en Cancérologie de Toulouse (France).
Le lymphome folliculaire est un cancer hématologique qui se développe dans les organes lymphoïdes. Ce type de cancer représente 15 à 20 % des cas de lymphome non hodgkinien et est le plus fréquent parmi les types indolents. Cependant, il a le potentiel de se transformer en formes plus agressives et incurables. La recherche actuelle vise à mieux comprendre le comportement du lymphome et à trouver des stratégies plus efficaces pour le traiter, en particulier dans les cas de rechutes précoces et de transformation en lymphome agressif.
Reproduire le microenvironnement tumoral humain
L’étude dans le Blood Cancer Journal s’est concentrée sur le développement d’un nouveau modèle connu sous le nom de FL-PDLS (Follicular Lymphoma Patient-Derived Lymph Node Spheroids). Ce modèle est capable de reproduire la maladie, car il simule l’interaction entre les cellules tumorales du patient et leur microenvironnement immunitaire. Cette capacité est cruciale car le microenvironnement tumoral est l’un des principaux facteurs contribuant à l’échec des traitements et aux rechutes, et a jusqu’à présent été difficile à reproduire dans des modèles in vitro.
« Le modèle FL-PDLS est un nouveau système 3D où les cellules tumorales prolifèrent et interagissent avec leur microenvironnement immunitaire sur une longue période, permettant de réaliser des études fonctionnelles et d’identifier de nouvelles vulnérabilités dans un système robuste », explique Patricia Pérez-Galán. « De plus, il s’est révélé être un outil précieux pour tester des traitements de chimiothérapie et d’immunothérapie, en raison de la présence de lymphocytes T autologues, ainsi que pour le criblage de nouveaux médicaments et thérapies de manière personnalisée grâce à son format multiplexé », ajoute-t-elle.
Améliorer le traitement du lymphome folliculaire
Le modèle FL-PDLS s’est avéré utile non seulement pour mieux comprendre le lymphome folliculaire, mais aussi pour valider l’efficacité des traitements actuels et proposer de nouvelles approches thérapeutiques.
En particulier, l’étude a découvert qu’une protéine immunorégulatrice, la galectine-9, limite l’efficacité anti-CD20 du rituximab, le traitement standard pour ce type de lymphome. Le blocage de la galectine-9 améliore considérablement l’efficacité du médicament, ce qui suggère que cette protéine pourrait être une nouvelle cible en immunothérapie dans le lymphome folliculaire.
La publication de cette étude représente une avancée significative vers une meilleure compréhension et un meilleur traitement du lymphome folliculaire. Le développement du modèle FL-PDLS et la découverte du rôle de la galectine-9 dans la résistance au traitement offrent de nouvelles perspectives dans le traitement de la maladie.
Référence de l’article: https://www.clinicbarcelona.org/noticias/desarrollan-un-nuevo-modelo-en-3d-para-simular-el-microambiente-tumoral-de-un-tipo-de-linfoma?from=research